Qu'est-ce que "la vraie" musique médiévale ?...
En fait, la musique médiévale(*) souffre encore malheureusement aujourd’hui de plusieurs calamités en qui concerne la manière dont elle abordée et interprétée (musique jouée, musique vocale).
Pour le répertoire profane, schématiquement nous observons principalement deux catégories d’interprètes :
D’un côté, les groupes (ou individuels) aux parcours divers et variés dans le vaste monde musical (Rock, Hard, Folk, Hip-Hop, Rn’B, Rap, variété et j’en passe), voire sans aucun cursus musical. Vous les connaissez, ce sont les groupes tonitruants qui pullulent sur les fêtes et autres manifestations à caractère médiéval ou merdiévalisant.
Le ’’marché’’ du médiéval porteur au cours de cette dernière quinzaine d’années, ils ont donc été de plus en plus nombreux à s’engouffrer dans cette niche afin d’y constituer facilement leur statut d’intermittents, et cela en investissant le moins possible, c'est-à-dire en négligeant une étude un tant soit peu sérieuse du sujet concerné et négligeant tout autant l’équipement minimal idoine.
Inutile de préciser que ce qu’ils nous font entendre n’a rien à voir, ni de près, ni de loin, avec la musique médiévale.
D’un autre côté, les musiciens au cursus académique irréprochable, issus des conservatoires de musique classique. Chanteuses et chanteurs répondant aux normes actuelles d’une classification des voix (sopranos, mezzos… ténors, barytons, etc., etc.) qui n’existait pas au M.Â. (du moins pas comme ça). Instrumentistes façonnés aux techniques de jeu des instruments d’aujourd’hui et pour la plupart incapables de jouer sans partition.
À l’inverse des premiers cités, celles et ceux-là ont véritablement étudié le sujet, souvent même pendant de longues années. Parmi ces artistes, il y en a (je pense en particulier à certaines personnes) qui œuvrent depuis des décennies et qui continuent pour nous, à défricher/déchiffrer… ces artistes/chercheurs sans qui nous ne saurions rien ou presque concernant notre patrimoine musical médiéval.
Mais voilà, ici encore, leur interprétation de la musique médiévale - déformation professionnelle oblige sans doute - est par trop académique et correspondant bien davantage aux standards et conventions actuels, plutôt qu’à ce qui devait se pratiquer jadis.
C’est peut-être cette musique médiévale-là qui vous scie littéralement les nerfs Eodhel ? 
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Pour la musique sacrée, schématiquement toujours, nous dirons que c’est plutôt cette seconde catégorie de musiciens classiques qui s’y attelle, les premiers bateleurs (musicoplémobils) cités préférant sans doute éviter le sujet.
Une autre cause déjà évoquée ici, est le fait que les uns et les autres utilisent des instruments de musique qui n’ont rien de commun avec ceux du M.Â.
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qu’il serait d’ailleurs plus pertinemment de dénommer «les musiques médiévales».
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Pourtant, il existe depuis quelques années quelques rares artistes qui ont fait l’effort de laisser de côté, voire d’oublier, leurs habitudes et ce qu’ils ont pu assimiler au cours de leurs apprentissages, les techniques, normes, standards et instruments modernes, etc., pour se lancer - tout neufs en quelque sorte - dans une aventure qui leur permette de proposer enfin une approche et une interprétation recevable (pour ne pas dire crédible) des musiques médiévales.
Le problème c’est qu’ils se comptent sur à peine plus que les doigts des deux mains (compris ensembles et interprètes solistes). Vu leur petit nombre, réunis dans ce qu’il convient d’appeler un microcosme, il est alors plus que probable que vous ne les ayez jamais rencontrés ni entendus ?... mais si vous le souhaitez, j’ai des noms !!!
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Ce que vous indiquez aimer écouter Eodhel est tout au mieux de la bonne variété contemporaine (jugement de valeur qui ne vaudra que pour moi et que j’assume) mais au grand jamais de la musique médiévale… et à mon sens, ne devrait logiquement pas figurer sur ce forum.